Qu’est-ce que l’homéopathie

homeocan_acneTenter de définir l’homéopathie n’est pas une mince tâche dans la mesure où cette approche thérapeutique se distingue, par plusieurs aspects, de la médecine traditionnelle. On peut tout de même en dégager les principales caractéristiques.

 

L’HOMÉOPATHIE

 

Aborde la maladie comme une réaction de l’organisme face à une agression externe. Identifie une substance qui va dans le sens de l’énergie de l’organisme. L’organisme a besoin d’un minimum d’énergie vitale pour réagir. Un organisme qui est à plat ne peut bénéficier d’un traitement homéopathique. Il faut pouvoir réagir pour bénéficier de l’homéopathie. L’homéopathie considère le malade dans son ensemble, en ne se limitant pas aux symptômes directement liés à sa maladie. Elle individualise le traitement en fonction des modalités réactionnelles du patient et elle tient compte de la constitution du malade, de son bagage héréditaire, de son environnement, et fait des rapprochements avec les réactions qu’auraient d’autres individus possédant ces mêmes caractéristiques. L’homéopathie tente de rétablir l’équilibre perturbé du malade, en conseillant la substance appropriée. Elle attache beaucoup d’importance aux propos du malade.

TROIS PRINCIPES

L’homéopathie repose sur trois grands principes :

  1. La similitude : les semblables sont guéris par les semblables.
  2. L’infinitésimalité : l’homéopathie utilise des substances animales, végétales, minérales et chimiques, en les diluant à des doses infinitésimales.
  3. La totalité : l’homéopathie considère l’individu dans sa totalité et le soigne en considérant que la maladie n’est qu’une manifestation d’un dérèglement plus profond.

AUTRES ÉLÉMENTS
Les autres éléments qui distinguent l’homéopathie de la médecine conventionnelle sont:

  • Aucune toxicité
  • 100% sécuritaire
  • 100% naturel

EN RÉSUMÉ

L’homéopathie est une forme de traitement qui utilise des doses infiniment petites et par conséquent inoffensives pour traiter une maladie, en tenant compte, dans le choix du ou des substances, de l’individualité du malade, de ses réactions, de son hérédité et de son environnement familial et social.

UN PEU D’HISTOIRE

Si l’homéopathie a connu une recrudescence de sa popularité au Québec, au cours des années soixante-dix et quatre-vingts, il ne faudrait pas croire que cette approche thérapeutique est nouvelle. Il faut, en fait, remonter aussi loin qu’à l’Antiquité pour en découvrir les principes fondamentaux. C’est Hippocrate, considéré par plusieurs comme le plus grand médecin de l’Antiquité, qui le premier cinq siècles avant J.-C. écrivait: « Les semblables sont guéris par les semblables. » Ce grand principe médical allait plus tard tomber dans l’oubli et il faudra attendre la fin du 18ème Siècle pour qu’il refasse enfin surface grâce à un médecin d’origine allemande qui réactualisera la tradition hippocratique et devienne le véritable fondateur de l’homéopathie telle qu’on la connaît aujourd’hui.

SAMUEL HAHNEMANN

Samuel Hahnemann est né à Meissen, en Saxe, en l755. Après avoir fait des études de médecine et de chimie, il commence à pratiquer. Il perdra, cependant, rapidement le goût de sa profession, en constatant que les médecins de son époque se contentent trop souvent d’intervenir seulement dans les cas graves, en utilisant des traitements aussi drastiques qu’inefficaces. L’utilisation abusive des saignées, des purgations, des diètes sévères et incontrôlées et des lavements le déçoit tellement de la médecine traditionnelle qu’il abandonne la pratique de cette profession et devient traducteur de documents scientifiques et médicaux. Ce nouveau travail le passionne, car il lui permet de découvrir dans des textes récents, mais aussi parfois très anciens, des valeurs, des principes et des vérités qui le subjuguent. Il découvre peu à peu que la médecine de son temps fait fausse route, en oubliant certaines lois médicales de base.

UNE NOUVELLE THÉRAPEUTIQUE

Tout en continuant à traduire des textes médicaux pour gagner sa vie, Hahnemann poursuit sa réflexion et en vient finalement à la conclusion qu’il y a de la place pour une nouvelle thérapeutique qui tiendra compte de l’observation rigoureuse et d’une objectivité scientifique totale. Hahnemann ne peut supporter toutes les affirmations gratuites qu’il entend autour de lui de la bouche même des plus grands médecins de son époque. Il veut des preuves. Sa grande curiosité le poussera donc à analyser de près de nombreuses substances. Il ira même jusqu’à en tester sur sa propre personne, pour en observer les effets.
Sans trop le savoir, Hahnemann est en train d’établir les fondements mêmes d’une nouvelle approche thérapeutique qui va lui survivre et conquérir le monde entier : l’Homéopathie.

LA LOI DE LA SIMILITUDE

Hahnemann multiplie les expériences médicales qui sont plus révélatrices les unes que les autres. Un jour, il décide d’expérimenter sur lui une substance médicamenteuse, la Quinquina, qui sert à traiter le paludisme. Comme il s’y attendait, après avoir absorbé des doses répétées de ce produit, il commence à développer tous les symptômes de la maladie. Au risque de miner sa santé à jamais, il poursuit l’expérience, en réduisant, cette fois, les quantités pour atténuer les effets nocifs et toxiques. Les symptômes de la maladie réapparaissent avec moins d’intensité.
Enthousiasmé par ces premiers résultats, Hahnemann refera le même type d’expérience avec d’autres médicaments, pour en arriver chaque fois aux mêmes conclusions : « Un médicament, susceptible de provoquer chez un sujet en santé les symptômes d’une maladie, peut guérir un malade qui présente les mêmes symptômes. » Hahnemann reprenait ainsi à son compte, avec preuve à l’appui, un principe qui remontait à l’Antiquité : « Les semblables sont guéris par les semblables. » Grâce à sa formidable intuition qui s’appuyait sur une observation serrée et sur des expérimentations parfois audacieuses, Hahnemann réactualisait les principes médicaux mis de l’avant 2000 ans plus tôt par le célèbre Hippocrate.

UN SUCCÈS MÉRITÉ

Même si Hahnemann eut la prudence d’attendre une bonne douzaine d’années avant de rendre publics les résultats de ses recherches, ceux-ci soulevèrent bien des interrogations. Il bouleversait, cependant, trop de choses, en secouant les fondements mêmes de la structure médicale traditionnelle, pour ne pas créer la controverse autour de lui. Il dut se battre constamment pour imposer son point de vue et si, à la fin de sa vie, il connut une notoriété bien méritée, rien ne fut jamais facile pour lui. Il réussit, malgré tout, à établir les principes de base de l’homéopathie que l’on respecte encore aujourd’hui. Sa doctrine a maintenant de nombreux disciples qui font avancer cette approche thérapeutique résolument différente, en repoussant sans cesse les frontières de l’inconnu.

UN RAYONNEMENT INTERNATIONAL

Près de 150 ans après la mort de son initiateur, l’homéopathie sort à peine de la clandestinité. Elle gagne chaque jour de nouveaux adeptes partout dans le monde, sur tous les continents. Quelle victoire pour ce visionnaire qui, de son vivant, réussit à faire connaître la médecine homéopathique à travers toute l’Europe!

Que ce soit en France, où Hahnemann est allé finir ses jours ou en Allemagne, en Belgique, au Royaume-Uni, en URSS, en Inde, aux États-Unis et, bien sûr, au Canada, l’homéopathie s’impose de plus en plus comme un complément valable à la médecine officielle, qu’il s’agisse de prévenir ou de soulager de nombreuses maladies bénignes, aiguës ou chroniques.

EN RÉSUMÉ

Samuel Hahnemann est l’initiateur de l’homéopathie. Ses recherches, et surtout ses expérimentations, lui ont permis de réactualiser un vieux principe médical mis de l’avant dans l’Antiquité par Hippocrate lui-même, soit celui de la similitude. C’est à partir de ce principe que Hahnemann a pu proposer une nouvelle approche thérapeutique qui obtient aujourd’hui une reconnaissance mondiale.

NOTION DE TERRAIN

Si on a déjà dit que l’approche homéopathique se voulait avant tout personnalisée puisqu’elle ne tient compte que du malade et de ses réactions face à la maladie, il est bon de préciser que l’homéopathe n’hésiterait pas à faire certains rapprochements, certains regroupements de catégories d’individus (hérédité). C’est ainsi que certains individus verront leur organisme réagir de la même façon, face à diverses agressions, dans la mesure où ils ont en commun une même constitution, un même type d’hérédité et la même prédisposition à la maladie.

UN SUPPORT BIOLOGIQUE

Ces divers rapprochements comportent une notion de terrain. Ce terrain est, en fait, un support biologique qui aura sa façon particulière de réagir lorsqu’il est stimulé. C’est ce genre de prédisposition qui fait que certains individus, par exemple, auront des réactions allergiques s’ils sont exposés à certains éléments environnants alors que d’autres n’en développeront pas. Cette notion de terrain remonte au temps d’Hippocrate et a survécu jusqu’à aujourd’hui. Hahnemann précise indirectement cette notion de terrain en définissant la maladie de la façon suivante : « Nous ne tombons malades… que lorsque notre organisme, en état de moindre résistance, est prédisposé à ressentir l’atteinte de la cause pathogène présente… »

La notion de terrain est indissociable de l’homéopathie. Elle replace le malade dans un contexte plus global. Elle considère les prédispositions particulières du malade à réagir de telle ou telle façon face à une situation qui met sa santé en péril. Dans ce sens, on peut dire que la maladie est une conséquence du dérèglement de l’organisme. Pour soigner le mal, il faut donc remonter à la source. L’organisme a des défenses naturelles que certains remèdes homéopathiques peuvent stimuler. Le terrain ainsi renforcé peut mieux se défendre contre les microbes et les diverses toxines qui risquent d’engendrer telle ou telle maladie.

EN RÉSUMÉ

La notion de terrain signifie que chaque individu réagit de façon différente lorsque son organisme est perturbé par une attaque extérieure qui risque de déséquilibrer son organisme et de mettre ainsi sa santé en danger.

LES SUBSTANCES UTILISÉES

La meilleure façon de connaître l’homéopathie, c’est encore d’analyser de plus près les substances utilisées dans les diverses préparations des remèdes homéopathiques. Il est important aussi d’en connaître les différentes étapes de fabrication.

LE RÈGNE VÉGÉTAL

C’est sûrement le règne végétal qui fournit le plus de substances dans la fabrication de médicaments homéopathiques. Le plus souvent, c’est la plante entière qui est utilisée au début de sa floraison. Il peut arriver aussi qu’on n’utilise que la fleur, la racine ou le fruit. Curieusement, certaines plantes toxiques, utilisées à très faibles doses, ont aussi des propriétés médicamenteuses fort efficaces en homéopathie. Ces plantes, toxiques ou non, proviennent des quatre coins du monde, autant des régions à climat chaud que des régions à climat plus tempéré. Le processus de fabrication est fort simple. On cueille la plante puis on la lave et on la coupe. Suit l’étape du séchage. Une fois séchée, la plante est envoyée dans un laboratoire où elle sera soumise à différents contrôles. On la fera ensuite macérer dans de l’alcool pendant au moins trois semaines (au moins trois). Au terme de cette étape on filtrera le liquide. Le jus ainsi obtenu s’appelle la Teinture Mère. C’est à partir de cette Teinture Mère que l’on pourra effectuer diverses dilutions. La chaîne de production ne s’arrête pas là. Les dilutions ainsi obtenues serviront à différentes préparations (gouttes, granules, globules).

LE RÈGNE ANIMAL

Moins romantiques que les plantes que l’on peut cueillir dans les bois et les prés, les substances
d’origine animale n’en sont pas pour autant moins utiles et moins efficaces que celles que fournit le règne végétal.

En homéopathie, on se sert, entre autres, de l’abeille (entière), de la cantharide (un coléoptère), de la seiche (un mollusque dont l’encre a des propriétés médicamenteuses) et du venin de serpent.

LE RÈGNE MINÉRAL

On pense à des produits d’origine naturelle comme le calcaire d’huître et le sel de mer. Le phosphore, l’arsenic (eh oui !) et le soufre, que l’on décrit comme des corps simples, et les sels de sodium et de potassium ainsi que la soude caustique, qui se présentent comme des corps composés, entrent aussi dans la fabrication de certains médicaments homéopathiques. Il ne s’agit là que d’exemples, car beaucoup d’autres produits sont utilisés en homéopathie. On expérimente chaque jour de nouvelles substances.

AUTRES SUBSTANCES

En plus de ces substances issues des trois règnes végétal, animal et minéral, l’homéopathie utilise des produits d’origine microbienne, des vaccins, des sécrétions et excrétions humaines (pus). On parle ici de produits bio-thérapiques qui servent de compléments aux autres substances dites naturelles. Il existe aussi d’autres préparations qui sont faites en tenant compte de l’agent qui a causé la maladie. Ces produits sont donc adaptés pour chaque malade. Il faut d’ailleurs effectuer des prélèvements de sang, d’urine, etc. sur le malade, lesquels serviront à la préparation du médicament homéopathique. Ces préparations, dites auto-isothérapiques, peuvent aussi être élaborées à partir de produits qui sont extérieurs au malade mais qui lui ont causé des troubles (ex.: de la poussière, des poils, etc.) Il est bon de préciser, une fois de plus, que tous ces médicaments sont administrés à doses si infimes que l’on exclut tout danger d’effets secondaires ou autres complications.

EN RÉSUMÉ

L’homéopathie utilise et transforme en médicaments des substances que l’on retrouve principalement dans les trois règnes : végétal, animal et minéral. À l’occasion, elle peut aussi utiliser des produits d’origine microbienne, des vaccins et certains autres.

Michèle Boisvert

Written by Homéocan