Ruscus aculeatus : le petit houx

Les feuilles épineuses font partie du paysage des fêtes de fin d’année. À côté du houx, il y a le petit houx ou Fragon épineux. Le passage d’une année à l’autre, amène le constat amer de la fuite du temps. Cette liliacée accompagne la découverte de notre nature mortelle et de la frénésie de reproduction qui rend immortel; on se réincarne ! Toutes les ruses (Ruscus) de la sexualité ne suffisent plus et le petit houx témoigne qu’on est acculé (aculeatus) à tuer le temps.

Le fragon épineux fleurit avec méfiance à l’intérieur des feuilles. Les fleurs ont cinq pétales en étoile, mais elles sont minuscules. La fleur femelle fécondée développe une baie rouge qui contient une ou deux graines jaunes. À quoi sert de cacher sa sexualité et de fleurir discrètement, si le fruit de vos amours est si visible au milieu des feuilles ?

C’est la racine qui est utilisée pour préparer la teinture-mère.  Elle contient notamment des saponosides stéroïdiques, la ruscogénine et la néoruscogénine, qui sont responsables de ses effets thérapeutiques sur la circulation. Il y a aussi du nitrate de potassium dont l’effet diurétique expliquerait l’action du petit houx sur les crampes.

Indications :

1. Système vasculaire

Au niveau des veines et des capillaires veineux, le petit houx :

• Agit sur les récepteurs α et ß-adrénergiques post-synaptiques.
• Augmente la libération de noradrénaline à partir des vésicules de stockage.
• Potentialise l’action de la noradrénaline libérée et provoque l’activation de la noradrénaline exogène.

Tout ceci entraîne une constriction des muscles lisses de la paroi veineuse ce qui se traduit par une accélération rapide et spécifique du retour veineux. Il en résulte une diminution de la capacité du système veineux et de la distension des veines. La pression et le débit veineux augmente, de même que le débit de la lymphe. La résistance artériolaire est réduite. La vasoconstriction produite par le Ruscus est plus forte que celle produite par Aesculus hippocastanum et Hamamelis virginiana, mais leur association peut se révéler très intéressante.

Le petit houx sera donc utilisé :

• En prévention de la thrombose, thrombophlébite, sensations de lourdeur dans les jambes.
• En cas de crampes dans les mollets.
• En cas de varices, de stase veineuse, d’ulcère variqueux.
• Dans tous les cas d’œdèmes, d’hémorroïdes.
• Pour les engelures et l’acrocyanose.

2. Système rénal

Le petit houx possède des propriétés diurétiques qui justifient  son utilisation en cas de goutte, de calculs rénaux, d’ictère, etc.

Posologie : TM : adulte : 40 gouttes, 3 fois par jour.

Toxicité et effets secondaires : les doses thérapeutiques sont sans danger. Des doses plus élevées peuvent provoquer des vomissements et de la diarrhée.