Nostalgie…
Je me rappelle du temps où j’étais enfant, du temps où dans la vie j’avançais confiant.
De retour de l’école, on trouvait à la maison, maman et ou les grands-parents.
Un petit goûter pour agrémenter la fin de notre journée
Et nous étions dispos pour étudier jusqu’à l’heure du souper.
L’encadrement était scolaire, religieux, spirituel et familial
Nous fournissant un univers de développement presque idéal.
La situation économique était bien sûr complètement différente.
Le plein emploi assurait à tous un travail, que les études fussent courtes ou longues.
Et s’il y avait du décrochage scolaire ou de la délinquance, c’était relativement l’exception.
C’étaient ce qu’on nomme maintenant les «golden sixties».
Les jeunes ouvraient de nouvelles portes musicales et autres…Une quasi révolution !
Et puis il y eu la période pleine d’espoir du «love and peace»,
La croyance en un monde de paix et d’amour, en dépit, pour certains, d’un esprit marqué par l’étroitesse.
Survint l’assassinat de John Lennon signifiant à la fois la fin du rêve et de notre jeunesse.
Et le triste spectacle de notre désenchantement de se révéler à nos yeux désabusés…
Un premier choc pétrolier et nous entrions dans une crise qui depuis lors, semble s’éterniser.
De dévaluations en récessions, de révolutions en mutations,
De dégradation en dégradation, pourrit la situation.
Bien sûr, la société de consommation a crée une course effrénée à «l’avoir»,
Et noyés dans le flot obsessionnel de la possession, de «l’être» nous avons perdu le vouloir…
Plus de parents ou de grands-parents pour, au retour de l’école, accueillir l’enfant.
Sur l’autel des paiements de «choses indispensables», on sacrifie son harmonieux développement.
Une force occulte semble apprécier et entretenir cet état de chose,
Tentant de l’expliquer et de le justifier par une abondante et mensongère prose.
Mais voilà que la flamme vacillante des nos illusions perdues vient d’être ravivée,
En maints endroits du monde, quasiment de façon simultanée, ont jailli des étincelles indignées.
Comment notre soi-disant noble et belle société, se targuant d’appartenir au cercle des nations les plus riches,
Ose-t-elle, vis-à-vis d’une partie d’entre elle, se montrer aussi chiche ?
Comment notre société supposément évoluée, peut-elle, au crépuscule de leur vie active, négliger les aînés,
En refusant, pour les éminents services rendus et le prix d’un merci, de justement les rétribuer ?
Comment peut-elle abandonner les plus jeunes et les laisser des études et de leurs rêves décrocher ?
À une époque où la mondialisation a des mauvais côtés, elle a un revers très intéressant.
Une idée, un mouvement initié, un évènement important sont connus de tous en un instant.
Un endroit prend feu et les communications modernes allument un peu partout de nouveaux brasiers.
L’homme doit reprendre sa destinée en main entend-t-on partout proclamer.
Les cris des peuples réclament que l’humain soit remis au centre des préoccupations!
Aux manipulateurs économiques et financiers, à ceux supposés oeuvrer pour le bien-être collectif,
Cesser d’en enrichir quelques-uns au détriment de tous les autres, sinon attention !
Car le mouvement est enclenché et si vous refuser d’obtempérer aux revendications, inattentifs,
Il se pourrait que le bon peuple, ici comme ailleurs, enfin réveillé, décide de vous chasser…
©Luc Delem, 2011
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